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Pierre Boulez

(chef d'orchestre et compositeur)

carte postale

26 février 1979

Cher Jules,

Après toutes ces dernières semaines pleines de péripéties, je pense que nous sommes arrivés à la première en bon état et avec succès. Maintenant que nous commençons tous un peu à respirer je voudrais vous remercier très vivement pour votre collaboration et votre contribution à cette LULU enfin entière, et vous assurer de ma amicale gratitude.

Mots 

Julos Beaucarne

Artiste (conteur, poète, comédien, écrivain, chanteur, sculpteur) 

Décembre 1996

Stavelot a perdu son chanteur et la Wallonie sa basse profonde. Il y a comme un voile de brume sur les hauteurs, le gamin qui trayait les vaches, le gardien de but de l'équipe de football du collège St Remacle et le grand voyageur qui a fait le tour de tous les opéras du monde avec sa voix enveloppante, son humour et sa présence chaleureuse, "nôtre Jules" est parti pour le pays de l'envers du décor ce 2 décembre nonante six. Depuis il fait plus froid de ce côté-ci du miroir. Quel temps fait-il de l'autre côté, cher Jules, en cette éternité où immanquablement nous irons te rejoindre pour ajouter notre voix à toutes les voix du grand choeur définitif. La mort serait une manière de naissance, tu viens de naître en l'au-delà. Nous autres nous sourions dans nos larmes en pensant à toi en écoutant ta voix fidèlement gravée dans les disques et les voix vivantes des élèves que tu portais sur tes puissantes épaules pour les aider à passer la rampe. Nous autres les batteurs de planches, entre rire et pleurer nous restons au bord de la silencieuse nuit de la mort agitant maladroitement nos mouchoirs.

Frédéric Anspach

(professeur de Jules Bastin au Conservatoire Royal de Bruxelles)

carte postale

Mon cher Jules (vous permettez?)

Je ne résiste pas à l'envie de vous féliciter encore pour votre splendide participation à notre Requiem. Vous êtes parvenu à donner à votre rôle une distinction, un style et une autorité dépassant de loin tout ce que j'avais entendu jusqu'ici - on verse si facilement dans la vulgarité avec Verdi - vous avez superbement évité ce danger. Il est question d'une Damnation pour l'année prochaine (???). 

Encore mille bravos et ... merci (aussi pour les havanes!)

Bien cordialement vôtre,

F. Anspach

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